Institut Notre Dame Arlon

16 décembre 2013

Soeur Saint-Pierre nous a quittés

Sœur Saint-Pierre nous a quittés.


Après toute une vie consacrée aux enfants, elle est partie le jour de la Saint-Nicolas !

Elle avait 96 ans, dont 36 passés dans notre école maternelle, à Arlon. Le cœur de ses anciens collègues balance entre la peine de la voir s’éloigner définitivement et la joie intense de l’avoir connue et côtoyée quotidiennement.

L’œil pétillant de malice, le sourire éternellement affiché aux lèvres, elle était une collègue d’exception et une pédagogue à l’autorité douce et ferme. Appréciée à ce titre par les garçons qu’on lui confiait, elle était une conteuse captivante, douée d’une imagination sans bornes : elle racontait, devant un auditoire muet et totalement conquis, l’histoire de ce bon moineau qui, comprenant la souffrance de Jésus en croix, est allé, de son bec, enlever l’épine la plus douloureuse de la couronne… Son répertoire était sans limites. Dans les combles de l’ancien bâtiment, une petite pièce était devenue « le grenier de Saint-Pierre » (elle permettait à ses collègues l’irrévérence de l’appeler simplement « Saint-Pierre »). Quand, jeune directeur, bien après son départ, je suis allé y mettre un peu d’ordre, j’ai retrouvé mille trésors, mille images, mille babioles qu’elle faisait vivre entre les doigts maladroits de ses petits élèves.

A travers elle, c’est à toutes ces femmes qui ont donné leur vie à l’Institut que je veux rendre hommage : religieuses ou laïques, elles ont forgé au quotidien une identité à notre école, une culture forte, inspirée du message de la fondatrice, Sainte Julie Billiart. Elles ont su renouveler l’élan d’un projet éducatif ambitieux dédié au service des autres. Aujourd’hui que les religieuses nous ont quittés, il importe d’en continuer la transmission, en l’adaptant aux défis de la société d’aujourd’hui. Il importe de faire en sorte que ces valeurs fortes d’amour partagé, de souci du plus faible et de service à la société continuent à vivre pour permettre à nos jeunes de relever les défis d’un avenir bien complexe et parfois peu engageant. Les sœurs de Notre-Dame nous laissent un terreau fécond où puiser en abondance les valeurs de vies réussies.

Adieu, Sœur Saint-Pierre ; adieu et merci. De là où tu es, veille sur ton école et sur ceux qui l’habitent aujourd’hui.

Jean-Pierre Merveille